Dans un précédent article, nous vous avons présenté ce qui différencie le rugby en fauteuil roulant et le rugby debout. Cette fois-ci, il est question du basketball en fauteuil roulant!

La discipline adaptée conserve plusieurs aspects de la version debout. Par exemple, la hauteur du panier et la dimension du terrain sont identiques. Cela dit, certaines adaptations sont notables entre les deux versions du sport. Le fauteuil, le dribble et la classification des joueurs sont des facettes du jeu parmi d’autres qui font en sorte que le sport est accessible pour tous.

 

Petit historique

Comme le basketball est un sport qui nécessite peu d’équipement, il était facile à adapter. Après la Seconde Guerre mondiale, les personnes qui revenaient du front avec une limitation physique cherchaient des solutions pour continuer de pratiquer un sport. C’est ainsi qu’ils créent le basketball en fauteuil roulant, une cinquantaine d’années après les débuts du sport debout. D’ailleurs, les membres des Wheelchair Wonders de Montréal ont formé l’une des deux premières équipes au Canada! Elle a représenté le pays à sa toute première participation à une compétition internationale aux Jeux de Stoke Mandeville, en 1953.

La discipline est l’une de celles qui inaugurent les premiers Jeux paralympiques, à Rome, en 1960. 8 ans plus tard, la compétition féminine fait son entrée au programme.

 

Le Canada s’illustre à l’international

Les femmes ont été une puissance mondiale dans les années 90 avec des titres paralympiques en 1992, 1996 et 2000. Au sein de l’équipe, la Belœilloise Chantal Benoît, véritable icône du sport, se distingue. Elle participe à la triple conquête paralympique, en plus d’inspirer toute une génération de joueuses québécoises. On peut compter parmi elles Rosalie Lalonde, Sandrine Bérubé et Élodie Tessier, des étoiles montantes du sport.

Au début des années 2000, les hommes prennent le relais du succès paralympique. Cette année-là, ils remportent leur toute première médaille d’or. L’édition suivante, à Athènes, une nouvelle puissance fait compétition aux représentants de l’unifolié. Il s’agit de l’Australie, qui n’avait pas passé les quarts de finale quatre ans plus tôt. Après une lutte serrée contre « Down Under », le Canada parvient à conserver son titre. En 2008, à Pékin, l’histoire tourne en la faveur des Australiens, qui remportent le tournoi paralympique aux mains des Canadiens. Ceux-ci n’ont pas dit leur dernier mot. Après être demeurées invaincues lors des rondes préliminaires, les deux délégations se retrouvent lors de la finale des Jeux de 2012 à Londres. Menée par Patrick Anderson, qui a participé aux deux conquêtes précédentes, Équipe Canada a remporté le match par une marge de seulement 3 paniers! Ce fut leur dernière présence en finale. L’avenir est toutefois encourageant, avec de jeunes joueurs comme Vincent Dallaire, qui continue d’affirmer son rôle au sein de l’équipe.

 

Composition des équipes et classification des joueurs

Chaque équipe de basketball en fauteuil roulant compte 5 joueurs sur le jeu. Tout comme au rugby en fauteuil roulant, chaque joueur est coté selon des tests spécifiques au sport. Les éléments évalués sont le lancer, la passe, le rebond du ballon ou la capacité de pousser le fauteuil roulant. En fonction de ces critères, la classification d’un joueur varie de 1 à 4,5 points. Une équipe ne peut dépasser un pointage de 15,0 avec ses joueurs sur le terrain.

Même avec une histoire aussi riche, le sport continue de se renouveler. Les Jeux olympiques de Tokyo ont vu l’arrivée du basketball 3 contre 3. Comme le nom le dit, les équipes sont moins nombreuses. Ce format libère de l’espace sur le terrain, ce qui laisse place à un jeu dynamique. La discipline a été adaptée au sport en fauteuil roulant à partir des Jeux du Commonwealth 2022. Ce sont d’ailleurs les Canadiennes qui ont mis la main sur le premier titre à la compétition!

 

Coordonner les déplacements avec le jeu

Une joueuse de basketball en fauteuil roulant se déplace avec le ballon dans sa main droite, suivie par deux coéquipiers. Un adversaire est devant elle et la regarde.

La différence la plus facile à remarquer du sport adapté par rapport au basketball debout est le fauteuil roulant. Celui-ci a beaucoup évolué à travers le temps. Autrefois plus lourds, les fauteuils sont maintenant fabriqués avec des matériaux qui les rendent beaucoup plus légers et plus rapides. L’athlète et son fauteuil roulant sont également réputés pour ne faire qu’un : le joueur ne peut donc pas sortir ses jambes ou se lever du siège, au risque de provoquer une faute.

Comparativement à un fauteuil habituel, les roues sont placées en angle, permettant aux joueurs d’être plus agiles lors de leurs virages. D’autres petites roues sont ajoutées derrière le fauteuil pour assurer sa stabilité. Un pare-chocs à l’avant permet de retenir les contacts.

Le maniement du fauteuil nécessite une attention particulière pendant le jeu. Effectivement, il faut savoir respecter les zones du terrain tout en le plaçant habilement pour contrer les stratégies adverses. Tout cela en évitant les pénalités le plus possible! Celles-ci proviennent généralement des contacts latéraux ou par derrière. Lorsqu’un joueur a le ballon en sa possession, il ne peut pas entrer en contact avec un adversaire. Il doit faire preuve d’un contrôle de son fauteuil tout en dribblant le ballon, ce qui est une autre paire de manches…

 

Coordonner les dribbles avec les déplacements

Un joueur de basketball en fauteuil roulant se déplace avec le ballon dans sa main gauche. Il regarde à sa droite, d'où un adversaire vient l'intercepter.

Comme au basketball debout, les joueurs de basketball en fauteuil roulant doivent dribbler en se déplaçant avec le ballon. Toutefois, tout se fait avec les bras, tant le dribble que la poussée.

Les règlements du basketball en fauteuil roulant permettent au joueur en possession du ballon de faire deux poussées en gardant le ballon sur ses genoux. Après celles-ci, il doit passer, tirer, ou dribbler le ballon à nouveau. Pareil qu’au basketball debout, un joueur qui ne respecte pas le nombre de pas ou de poussées reçoit une pénalité.

Plusieurs techniques sont bonnes pour dribbler au basketball en fauteuil roulant. Certains joueurs envoient le ballon devant eux en lui donnant un mouvement vers l’arrière. De cette manière, le ballon revient au joueur, qui en profite pour avancer. D’autres utilisent les deux poussées pour prendre de la vitesse, pour ensuite dribbler en mouvement.

La coordination est l’un des aspects clés du basketball en fauteuil roulant. L’usage des jambes en moins, les joueurs doivent maîtriser habilement le ballon et leur fauteuil. Ils doivent être conscients de leur position sur le terrain, tant en zone offensive qu’en zone défensive.

 

Le basketball, comme le rugby, est un exemple de sport qui s’adapte aussi bien pour les athlètes avec ou sans limitation. D’ailleurs, des athlètes handicapés ou non peuvent prendre part à la compétition sur un même pied d’égalité. Bref, la limitation fonctionnelle ne minimise en aucun cas les prouesses de ces athlètes. C’est ce qui rend le sport accessible et inclusif!

Ceux qui n’ont pas de limitation fonctionnelle peuvent jouer jusqu’au niveau national, après quoi seuls ceux ayant un handicap sont admissibles dans les compétitions officielles. Pour voir des basketteurs en fauteuil roulant à l’œuvre de tous les niveaux, le Défi sportif AlterGo accueille un tournoi chaque année. À vos ballons!

 

Sources

https://olympique.ca/sports/basketball

https://paralympique.ca/sports-paralympiques/basketball-en-fauteuil-roulant

https://parasportsquebec.com

https://www.wheelchairbasketball.ca

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